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Kader se promenant l'autre jour sur la grève

Entendit tout à coup comme un chant mélodieux

Qui porté par le vent lui fit se dire : « Je rêve,

Ces sons ne peuvent être émis que par la voix des dieux. »

 

Ayant prêté l'oreille avec plus d'attention

Et cherché du regard un indice qui accroche

Il crut bien que l'appel était une intention

De la silhouette devinée installée sur une roche.

 

Il n'osa s'approcher au plus près pour bien voir

Et revint au bercail raconter à Huguette

Ce qu'il avait vécu, sûr qu'elle voudrait savoir

En détails ces nouvelles dont on sait qu'elle les guette.

 

Et conta donc la vision avec un commentaire

Imitant même l'appel en forme d'invitation

Qu'il avait su entendre et qu'il ne saurait taire

Car il sonnait en lui comme une belle tentation.

 

« Tu lis trop de romans lui dit, presque en colère

Le tambour du quartier relais d'informations

Tu ne voudrais pas quand même qu'on se moque de ta mère

Si elle raconte la chose sans autres affirmations ! »

 

Comme le fils persistait ils revinrent de conserve

Vers la roche à fleur d'eau où était apparue

Un peu loin il est vrai mais sans aucune réserve

Une étrange silhouette désormais disparue.

 

« C'est sûr je l'ai vue là et entendu sa voix,

C'était comme un appel, comme celui d'une sirène

Qui voulant sans nul doute à tous montrer la voie

M'invitait d'être roi comme elle est aussi reine.

 

« Ah pour être le roi il n'en peut être un autre

Dit Albert du Rocher en haut de son perchoir

Mais la seule couronne qui peut te faire apôtre

Chez les collègues loufoques c'est celle d'un entonnoir. »

 

Alors, méfiez-vous...

 

Entendre au bord de mer l'appel d'une sirène

Ne doit pas pour autant vous faire bondir sur pieds

Car cette belle partition que le vent vous ramène,

N'est peut-être que l'écho de celle des pompiers.

 

Albert Nic du Rocher

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